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C’est ainsi mais le plus grand pianiste britannique de sa génération ne s’est encore jamais produit en récital en France. Premier pianiste anglais à avoir étudié au Conservatoire de Leningrad, élève du légendaire Clifford Curzon, Christian Blackshaw, après un début de carrière fracassant, s’est retiré des scènes au décès de son épouse. Ce n’est qu’à plus de soixante ans, en 2010, qu’il a fait son retour, à Londres d’abord, puis dans les grandes salles d’Amérique, d’Europe et de Russie. Il ouvre la saison de piano du Théâtre des Champs-Elysées dans un programme-signature : c’est un événement.

C’est le retour à Paris d’une légende du piano russe. Depuis le premier concert qu’elle a donné à l’âge de sept ans – c’était encore sous Staline – elle a parcouru le monde entier pour jouer un répertoire d’une ampleur absolument sans égal. Son rapport à la musique d’un naturel, d’une intériorité et d’une authenticité rares en font, au-delà des modes, une des plus grandes musiciennes des cinquante dernières années. Elle a décidé d’interpréter Les Saisons de Tchaïkovski, compositeur dont elle a enregistré l’intégrale de la musique pour piano, et Mozart que Tchaïkovski chérissait par-dessus tout.

A l’occasion de son dernier concert au Théâtre, certains n’ont pas hésité à parler de « miracle ». S’il est bien un héritier des Brendel et Radu Lupu, c’est Francesco Piemontesi. Après avoir exploré ces dernières années l’univers schubertien, il s’attaque au monument beethovénien avec la Waldstein et l’opus 109. En première partie, le deuxième livre des Préludes de Claude Debussy dont il est plus qu’un interprète d’exception : un messager.

Le rendez-vous du pianiste japonais, aveugle de naissance, avec le public parisien profondément ému par cet artiste hors norme, est désormais bien établi. Pour son nouveau concert, Nobuyuki Tsujii poursuit son exploration du répertoire chopinien avec l’intégrale des Impromptus et son hommage à la musique française avec les Estampes de Debussy. Pour les encadrer, il nous offre deux incursions dans un nouveau répertoire : Bach et Rachmaninov. Comme toujours, l’émotion sera à son comble.